Coucou la chanson poétique est toujours là
Chanson
Alain Chamfort revient au Théâtre Liberté de Toulon avec un bouquet de chansons-hommages jeudi 28 avril 20h 30. Une voix qui poursuit son écho poétique et généreux de plus en plus en résonance avec notre époque.
Toulon
Alain Chamfort est un cas dans l’histoire de la chanson française. D’abord par la longévité, ensuite par le renouvellement continuel de son style populaire et raffiné à la fois. Ce qui est le premier signe de la vitalité intérieure. Avec sa silhouette de jeune dandy se manifeste donc un cas singulier de vie d’artiste : une carrière qui dure depuis quarante ans, traversée de succès mérités et de sympathies renouvelées. Il y a (toujours) un public Chamfort. A Toulon il y a même une chamfortmania marine autour de Traces de Toi ou Manureva. Soucieux de coller à la réalité, son album-livre autour d’Yves Saint Laurent, lui a permis dans une certaine mesure de revenir au premier plan de la scène. Baptisé tout simplement Alain Chamfort, son nouvel opus le voit renouer avec son côté gentiment pop qui le caractérise, ainsi la jolie ballade (Joy). Enregistrées par Frédéric Lo et écrites par son parolier de toujours Jacques Duvall, les onze chansons qui composeront son concert de vendredi soir évoqueront les jeux de l’amour et des hasards. Mais aussi l’urgence de la compréhension mutuelle et de la tolérance de l’autre.
Musicien raffiné
Jeudi on plongera avec plaisir dans son univers intimiste fait de légèreté et d’échange. Un Chamfort tout en nuance, attaché comme jamais à la figure féminine, fantasme et réalité bien fatale à travers l’élégance d’une diction charmeuse toujours en équilibre dans sa démarche poético sentimentale. Alain Chamfort, de son vrai nom Alain Joseph Yves Le Govic, est aussi un musicien raffiné et intériorisé. Talent, humilité, gentillesse. Bref, il reste l’un des représentants des plus sympathiques et prolifiques de la variété française de qualité. Celle qui a finalement résisté à la commercialisation démagogique du mauvais goût. Remarqué par Claude François, qui lui fait enregistrer ses premiers textes comme Adieu mon bébé chanteur et L’Amour en France, son succès lui vaut d’être catalogué « chanteur à minettes ». Il saura très vite quitter cet univers réducteur, en signant chez CBS afin de changer de style et d’avoir une totale liberté artistique. En 1979, il interprète Manureva, qui reste à ce jour le plus grand succès de sa carrière. Les minettes ont vieillies mais le charme perdure. Elles n’ont pas oublié et ont transmis l’admiration à leurs filles De toutes nouvelles familles d’admiratrices sont là et bien là qui témoignent de la vitalité de cet artiste attachant. Compagnon élégant discret et attentif de la longue évolution (sentimentale) de nos contemporains.
Jean François Principiano
