Un stradivarius sous les doigts

Liberté 1945 concert symphonique à l’Opéra de Toulon

By TV83.info -Avr 6, 20220

Avant son départ Jérôme Gay, chargé de la programmation des concerts, avait choisi ce titre et ce programme. Il sera donné à l’opéra vendredi 8 avril à 20h.

Dans le contexte international actuel il résonnera comme un espoir de paix.

Sayaka Shoji un stradivarius sous les doigts
Sayaka Shoji est née à Tokyo le 30 janvier 1983. Depuis son premier prix en 1999 au Concours Paganini de Gênes, elle  joue régulièrement sous la direction des grands chefs et avec les  meilleurs orchestres, Vladimir Ashkenazy, Charles Dutoit, Mariss Jansons, Zubin Mehta, Semyon Bychkov, Paavo Järvi, Myung-Whun Chung, Antonio Pappano, Kazushi Ono, Yuri Temirkanov et Yannick Nézet-Séguin, et avec les orchestres Santa Cécilia, NHK, Philharmonia, London Symphony, symphonique de Cincinnati, WDR Cologne, Wiener Symphoniker, Philharmonique de Saint-Pétersbourg et de Radio-France.

Des études musicales internationales
Elle a étudié le violon avec Zakhar Bron, Sashko Gawriloff, Uto Ughi, la musique de chambre avec Riccardo Brengola. Depuis l’obtention de son diplôme à la Hochschule für Musik de Cologne en 2004, elle a choisi de s’installer en Europe de façon permanente. Au cours des dernières saisons elle a joué avec l’orchestre Philharmonique de Radio France (Osmo Vänskä), Mariinsky Orchestra (Valery Gergiev), NHK Symphony (V.Ashkenazy), l’Orchestra Nazionale dell’Accademia Santa Cecilia (Gianandrea Noseda), et Tonkunstler (Yutaka Sado) au Musikverein de Vienne. Elle est l’invitée des festivals de Verbier, Schleswig-Holstein, Annecy, Fêtes Musicales en Touraine, Folles Journées de Nantes, Ravenne, Printemps de Prague, Settimane Musicale de Chigiana, Beethovenfest de Bonn, Rencontres Musicales d’Evian, la Philharmonie de Paris.

Une reconnaissance musicale internationale
Sayaka Shoji a enregistré chez Deutsche Grammophon  toutes les Sonates pour piano et violon de Beethoven avec Gianluca Cascioli; les Concertos de Prokofiev, Sibelius, Beethoven avec Yuri Temirkanov et le Philharmonique de Saint-Pétersbourg ;  les concertos  de   Paganini, Chausson, Waxman avec Zubin Mehta et l’orchestre philharmonique d’Israël ; les concertos de  Prokofiev et Chostakovitch avec Itamar Golan ; Récital live à l’auditorium du Louvre;   et chez Mirare des œuvres  pour violon solo de Bach et Reger et les concertos de Chostakovitch. Sayaka Shoji joue le violon Recamier fait par Stradivarius en 1729  et prêté par la Fondation Ueno.

La caractéristique de son jeu tient en trois mots :  puissance, virtuosité, musicalité. A cela s’ajoute la qualité du stradivarius donnant un son rond et ample, riche en harmoniques. Un son souvent imité mais jamais égalé, que tout mélomane se doit d’avoir perçu une fois au moins dans sa vie, en direct, sans le filtre des prises de sons. Un concert que l’on ne peut que  recommander tout particulièrement.

Programme ambitieux
Parmi les propositions programmatiques de la violoniste, l’opéra de Toulon  a choisi le concerto de Brahms, l’opus 77, une œuvre à même de correspondre à la qualité de l’orchestre symphonique de l’opéra de Toulon et du chef invité l’estonien  Mihhail Gerts.

Intention didactique
Dans un souci louable de faire découvrir des partitions injustement oubliées, l’orchestre donnera en première partie une œuvre de la compositrice  suédoise  Elfrida Andrée  1841-1929, Le Concert Ouverture partition largement post brahmsienne.

Enfin Mihhail Gerts  dirigera la 9eme Symphonie de Dimitri Chostakovitch. La symphonie fut créée à la fin de la Guerre, le 5 novembre 1945 à Leningrad par Evgeni Mravinski. Elle provoqua la colère de Staline, qui s’attendait à une apothéose triomphante dans le style de la Neuvième de Beethoven. Il n’en fut rien.  Chostakovitch voulait insister sur la tristesse et le recueillement du peuple russe qui avait tant souffert de l’épreuve de la guerre. Ainsi, cette œuvre faillit coûter la vie à son auteur car au lieu de célébrer le pouvoir politique, par sa  légèreté et son classicisme elle traduisait plutôt un sentiment de soulagement, une victoire sur le militarisme et une célébration retenue de la paix revenue. On le voit l’histoire de la musique  télescope parfois l’histoire politique en nous renvoyant à de troublantes réminiscences de sentiments et d’espoirs.

Jean François Principiano

Opéra de Toulon Concert symphonique Vendredi 8 avril 20h prix des places de 5 à 22 euros Durée 2h  infos et réservations 04 94 92 70 78 et billetterie@operadetoulon.fr

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