Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)

 

 

 

 

 

 

 

 

Salzbourg au temps de Mozart

Compositeur autrichien, maître principal du classicisme viennois, avec Haydn et Beethoven, et l'un des plus grands compositeurs de toute l'histoire de la musique.

I.Une vie consacrée à l'art.

Il reçoit une excellente formation de son père Leopold Mozart (1719-1787) et, dès l'âge de 4 ans, lui dicte ses premières compositions. Très jeune, il participe avec sa soeur Nannerl à des concerts et découvre les grandes métropoles européennes : Salzbourg, Munich, Vienne, Paris et Londres. En 1769, il est compositeur à la cour de Salzbourg.

En 1777, il part avec sa mère pour une série de concerts en Allemagne, puis arrive à Paris en pleine querelle entre Gluck et Piccinni. A la mort de sa mère en 1779, il décide de retourner à Salzbourg et y reste jusqu'en 1781.

Il se fixe ensuite à Vienne, en artiste indépendant, mais ses relations avec les empereurs Joseph II puis Léopold II sont difficiles et il vit, malgré ses prouesses précoces et son génie, la plupart du temps en proie à de graves soucis matériels.

En 1782, il épouse Constance Weber, la soeur de son premier amour, la chanteuse Aloysia Weber et aura six enfants dont deux survivront. Entre 1781 et 1782, il crée l'opéra l'Enlèvement au sérail et compose six quatuors à cordes qu'il dédie à Haydn, son ami qu'il tenait pour son maître, et qui comme lui adhère aux croyances maçonniques.

En 1786, Mozart écrit l'opéra bouffe les Noces de Figaro, qui constitue une véritable critique de la société.

Cette oeuvre, qui ne connaît qu'un succès modéré à Vienne, est cependant beaucoup mieux accueillie à Prague, où Mozart donne également la première de Don Giovanni en 1787. En avril de cette même année, le jeune Beethoven, alors âgé de 17 ans, sera l'élève de Mozart. Toujours en 1787, Mozart devient compositeur de l'empereur.

Ses voyages se multiplient.

Il se rend, en 1789, à Berlin en compagnie du prince Karl Lichnovsky, puis part en 1790 en Allemagne assister au couronnement de l'empereur Léopold II. L'opéra bouffe Così fan tutte (1790) est créé sur la commande de l'empereur.

La Flûte enchantée, l'un de ses derniers opéras, composé en 1791, est une oeuvre humaniste inspirée de la pensée de la franc-maçonnerie à laquelle Mozart appartenait.

Il meurt neuf semaines après la première de cet opéra, travaillant jusqu'à la fin sur le Requiem.

Il sera enterré dans une fosse commune qui n'a jamais pu être retrouvée.

II. Une oeuvre universelle.

Mozart est l'auteur d'environ six cents oeuvres, citées dans le registre de Köchel (abrév. K ou KV : "Köchelverzeichnis") du nom de Ludwig von Köchel, son auteur.

Il comprend quarante et une symphonies, vingt-sept concertos pour piano, huit concertos pour violon, un concerto pour clarinette et orchestre, des sonates, des oeuvres de musique de chambre, de musique sacrée, (la Messe du Couronnement) et des lieder.

La vie de Mozart a donné lieu à une adaptation cinématographique, Amadeus (1984), dans laquelle Milos Forman réalise le portrait du compositeur vu par son principal rival Salieri.

Oeuvres lyriques principales- Bastien et Bastienne (Vienne, 1768) ; - la Finta semplice (Salzbourg, 1769) ; - Mitridate, rè di Ponto (Milan, 1770) ; - Ascanio in Alba (Milan, 1771) ; - la Finta giardiniera (Munich, 1775) ; - le Roi pasteur (Salzbourg, 1775) ; - Idoménée (Munich, 1781) ; - l'Enlèvement au sérail (Vienne, 1782) ; - les Noces de Figaro (Vienne, 1786) ; - Don Giovanni (Vienne, 1787) ; - Cosi fan tutte (Vienne, 1790) ; - la Clémence de Titus (Prague, 1791) ; - la Flûte enchantée (Vienne, 1791).

 

Don Giovanni

Opéra en deux actes de Wolfgang Amadeus Mozart.

L'opéra Don Giovanni, dont le livret est du poète italien Lorenzo Da Ponte, est créé en 1787, l'année de sa composition, le 28 octobre, à Prague: c'est un "dramma giocoso"dont le sous titre est "il dissoluto punito"

Résumé de l'action

Acte I

Don Giovanni s'introduit, de nuit, dans la maison du commandeur. Il courtise la fille de celui-ci, Donna Anna, et s'est déguisé en Don Ottavio, fiancé de cette dernière.

Leporello, le serviteur fidèle de Don Giovanni, monte la garde et est transi de froid. Donna Anna a découvert la supercherie et poursuit l'imposteur en appelant à l'aide. Le commandeur arrive précipitamment, l'épée tirée, bloquant le chemin de Don Giovanni, mais il tombe mort après un bref duel. Don Giovanni et Leporello parviennent à s'enfuir, protégés par l'obscurité. Donna Anna est blessée dans son honneur et pleure la mort de son père. Elle demande à son fiancé de jurer vengeance.

A peine les fuyards ont-ils atteint leur maison qu'apparaît Donna Elvira. Elle veut punir Don Giovanni pour l'avoir quittée, elle, son ex-amante. Don Giovanni parvient à s'éclipser tandis que Leporello raconte à Donna Elvira les liaisons que son maître entretient à travers l'Europe. Il y en a mille trois, rien qu'en Espagne. Il faut en tirer la conclusion qui s'impose : on ne peut pas faire confiance à un tel amant. Un cortège de noce passe devant la maison de Don Giovanni : le paysan Masetto a épousé Zerline. Leporello est chargé d'inviter le marié et les hôtes à l'auberge.

Don Giovanni prend la frêle mariée, d'abord réticente, dans ses bras et réussit à la convaincre de le suivre à son château. Donna Elvira apparaît cependant et réussit à la libérer de son emprise. Donna Anna et Don Ottavio rencontrent Don Giovanni. Tout d'abord, ils ne reconnaissent pas en lui l'auteur du meurtre du commandeur et lui demandent même de les aider à se venger. Mais Donna Elvira arrive et dénonce l'hypocrisie et la traîtrise de Don Giovanni.

Celui-ci tente de faire passer son ancienne amante pour une folle. Donna Anna et son fiancé commencent alors à soupçonner Don Giovanni d'être le meurtrier en fuite. Don Ottavio promet une nouvelle fois qu'il exercera sa vengeance. Leporello est écoeuré par les dangereuses escapades de son maître, mais il est à nouveau prié d'agir : il doit organiser une grande fête et y inviter toutes les filles qu'il connaît. Il trouvera les renseignements dans le registre.

Don Giovanni espère encore qu'il pourra, à cette occasion, enlever Zerline. Celle-ci tente de calmer son mari jaloux par une chanson d'amour flatteuse. Don Giovanni invite tous les paysans à la fête au château. Don Ottavio et Donna Anna, ainsi que Donna Elvira, se sont mêlés, masqués, aux invités de la fête. Tandis que plusieurs orchestres invitent à la danse et que l'on s'amuse, Don Giovanni tente d'emmener Zerline à l'écart et se fait pressant.

Les invités sont attirés par les appels au secours de la jeune femme, et Masetto sort de sa cachette. Dans le désordre général, Don Giovanni parvient à s'enfuir.

Acte II

Leporello est las de son service difficile et annonce sa démission à son maître. Don Giovanni sait comment l'attirer avec de l'argent et le convainc de le suivre dans une nouvelle aventure.

Il échange son manteau et son chapeau avec Leporello, car il veut séduire la femme de chambre de Donna Elvira, une fille simple, et pense que cela lui sera plus facile dans son déguisement.

Donna Elvira aime toujours le séducteur. Don Giovanni chante une douce ballade sous son balcon et Leporello fait un mouvement. Dans le noir, elle ne reconnaît pas Leporello et fait la paix avec lui. Don Giovanni les pousse plus loin afin de pouvoir séduire la femme de chambre au son de sa mandoline. Entre-temps arrive Masetto, en colère, accompagné de paysans.

Trompé par le déguisement, il est mis sur la fausse piste et reçoit des coups. Zerline arrive en courant et le console tendrement. Donna Elvira et le prétendu Don Giovanni rencontrent les couples Donna Anna/Don Ottavio et Masetto/Zerline.

La situation est désespérée pour Leporello : Don Ottavio veut se jeter sur lui, mais sa promise demande grâce pour lui, reconnaissant qu'elle s'est trompée sur celui qui l'accompagnait. Leporello jette son déguisement et s'enfuit.

Don Ottavio a encore manqué son but. Il jure de ne pas rentrer avant d'avoir châtié Don Juan. Don Giovanni et Leporello, en fuite, se retrouvent au cimetière, précisément autour de la tombe du commandeur, ornée d'une statue. Don Juan, très serein, raconte ses nouvelles aventures amoureuses. Soudain, la statue s'anime et parle. Une voix d'outre-tombe leur ordonne de ne pas troubler le sommeil des morts.

Don Giovanni demande à Leporello, transi de peur, de lire l'inscription gravée sur le socle de la pierre tombale : "Que les meurtriers soient châtiés."

Cynique, Don Giovanni prie son valet d'inviter la statue à dîner. La sculpture accepte l'invitation et répond "oui" à la question du domestique apeuré, confirmant le hochement de tête antérieur. Don Giovanni, nullement inquiet, se repose dans sa maison et prend son repas du soir. Des musiciens jouent des airs pleins d'entrain.

Donna Elvira arrive par surprise. Prête à lui pardonner, elle le prie en vain de renoncer à son vice, lorsqu'on frappe à la porte de manière sourde et inquiétante.

La statue du commandeur demande à entrer. Don Giovanni ouvre lui-même la porte.

Pour cacher son trouble, il demande à son domestique d'ajouter un couvert. Le commandeur le somme de se repentir, mais Don Giovanni refuse catégoriquement et saisit effrontément la main de la statue de pierre. Il est immédiatement englouti dans les flammes de l'enfer.

Leporello suit la descente aux enfers de son maître depuis sa cachette sous la table. Un éclair met le feu à la maison.

L'épilogue (souvent omis dans les mauvaises mises en scène) raconte la suite de la vie des autres personnages : Donna Elvira choisira la vie monacale. Donna Anna épousera Don Ottavio, après l'année de deuil de son père. Zerline et Masetto vivent heureux leur vie de couple. Le chemin de Leporello le conduit d'abord dans une taverne.

Le domestique devra se trouver un nouveau et meilleur maître.

Distribution des rôles - Don Giovanni : baryton - Donna Anna : soprano - Leporello : baryton-basse - Le Commandeur : basse - Donna Elvira : soprano - Zerlina : soprano - Masetto : baryton - Don Ottavio : ténor