Fidelio

Représentation à la Scala le 30 décembre 1999
Ouverture de la saion lyrique

Opéra en deux actes de Ludwig van Beethoven. Livret de Joseph Sonnleithner, Stephan von Breuning et Georg Friedrich Treitschke d'après la pièce Léonore ou l'amour conjugal de Jean-Nicolas Bouilly. Création de la version définitive au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814 avec Anna Milder (Léonore) et Radichi (Florestan).

 

Acte 1
Acte 2

 

Quelques grands interprètes : 

Wilhelmine Schröder-Devrient, Lotte Lehmann, Kirsten Flagstad, Martha Mödl, Leonie Rysanek, Christa Ludwig (Léonore), Helge Rosvaenge, Franz Völker, René Maison, Koloman von Pataky, Julius Patzak, Jon Vickers (Florestan).

 

Personnages :

 L'action se situe dans une prison de Séville, au XVIIIe siècle.

 

 

Acte I

Le noble Florestan a été emprisonné sans procès par le gouverneur Pizarro, dont il avait découvert les malversations. Enfermé dans un cachot depuis deux ans, il est tenu pour mort par tous sauf par sa femme Léonore, qui n'aspire qu'à le retrouver. Elle se déguise en homme, prend le nom de Fidelio et se fait engager en tant que commis par le geôlier Rocco pour avoir accès aux détenus. Sa tâche se complique lorsque Marcelline, la fille de Rocco, pourtant presque fiancée avec Jaquino, tombe amoureuse de celle qu'elle prend naturellement pour un homme. La jeune fille chante son amour pour Fidelio et rêve déjà de mariage.

"O, wär ich schon mit dir vereint"

Rocco, qui a de l'estime pour Fidelio, envisage aussi de les unir, mais voici déjà qu'arrive le tyran Pizarro. Il apprend que l'on soupçonne en haut lieu ses agissements illégaux et que le roi a dépêché un ministre pour y mettre bon ordre. Craignant que l'on découvre Florestan, il prévoit de l'éliminer purement et simplement et savoure déjà sa vengeance. 

"Ha ! Welch'ein Augenblick !"

Léonore, qui a surpris des bribes de la conversation au cours de laquelle Pizarro tentait de convaincre Rocco d'assassiner Florestan, oublie sa peur et réunit toutes ses forces. Au cours d'un grand air où elle passe par tous les états d'âme, elle prend la résolution de sauver son époux. 

"Abscheulicher ! Wo eilst du hin?"

Pendant que Pizarro et Rocco s'éloignent, elle prend l'initiative de laisser sortir les prisonniers au grand jour, tant par humanité que dans l'espoir de reconnaître Florestan parmi eux. Les détenus, confinés dans l'obscurité depuis si longtemps, sont éblouis par la lumière du soleil qui leur redonne espoir et goût de vivre. Le chœur des prisonniers est une des pages les plus fortes et célèbres de la partition. 

"O welche Lust" (Chœur des prisonniers)

 

 

Acte 2

Florestan est tenu au secret, dans les sous-sols de la prison, sans pain et sans eau. Dans les ténèbres de sa cellule, il est dans un état proche de l'épuisement et seul le souvenir de Léonore le maintient en vie. 

"Gott ! Welch Dunkel hier !"

Rocco a refusé de commettre un meurtre mais il doit assister Pizarro dans la sale besogne : avec l'aide de Fidelio/Léonore, autorisé(e) pour la première fois à l'accompagner dans les souterrains, il creuse la tombe de Florestan. 

"Nur hurtig fort"

Lorsque Pizarro fait irruption, décidé à en finir, Fidelio brandit un pistolet, révèle son identité et, n'écoutant que son courage, menace le tyran. La confusion est totale jusqu'à ce qu'une sonnerie de trompette annonce l'arrivée de l'envoyé du roi qui fait arrêter Pizarro. Les deux époux se retrouvent au cours d'un duo haletant.

"O namenlose Freude"

L'ouvrage s'achève sur un chœur triomphal, hymne à la fraternité qui n'est pas sans annoncer la Neuvième symphonie. Beethoven a eu des difficultés à composer son unique opéra, qu'il a dû remettre par trois fois sur le métier avant de fournir la version jouée aujourd'hui. Il s'agit toutefois d'un chef-d'œuvre universel, dont le message d'amour et de liberté est plus actuel que jamais.