IGOR STRAVINSKY
AU FESTIVAL DE LA ROQUE D'ANTHERON

 

Le Vendredi 6 aout l'association Operavenir organise un déplacement au Festival International de Piano de la Roque d'Antheron pour écouter deux grands pianistes Dan Gregor et Andréi Vieru interpréter à deux piano la grande œuvre de Stravinsky " le Sacre du Printemps "dans la version d'origine de Stravinsky pour deux pianos.
C'est une occasion de retrouver ce grand maître de la musique du XX° siècle.
Voici quelques pistes pour mieux apprécier ce concert.

Génie protéiforme et cosmopolite, Stravinski resta cependant fidèle à ses origines russes. Il symbolise pour beaucoup la musique moderne, de même que Picasso symbolise la peinture moderne.

 

Les premiers grands succès
Le néoclassicisme
Le Stravinsky de la derniére période créatrice

 

 

Les premiers grands succès

Igor Stravinski est né à Oranienbaum en Russie en 1882. Autodidacte, disciple de Rimski-Korsakov, il connaît la gloire, qui ne le quittera plus, avec trois ballets représentés à Paris par Diaghilev : l'Oiseau de feu (1910), Petrouchka (1911) et le Sacre du printemps (1913), dont le côté révolutionnaire et " barbare " provient notamment d'une prédominance du rythme sur les autres paramètres musicaux. De la même époque date l'opéra le Rossignol (1908-1914). Les années suivantes voient Stravinski ­ qui part de Russie en 1914 et n'y reviendra qu'une seule fois (1962) ­ aborder des formations plus restreintes, entre autres avec Renard (1915-16), " histoire burlesque chantée et jouée ", l'Histoire du soldat (1918), sur un texte en français de Ramuz, qui marque sa " rupture finale avec l'école orchestrale russe dans laquelle [il avait] été élevé ", et Noces (1917-1923), cantate dansée.

 

 

Le néoclassicisme

Avec Pulcinella (1920), d'après Pergolèse, débute la période dite " néoclassique " de Stravinski : elle durera jusqu'à l'opéra The Rake's Progress (1951). Il emprunte alors largement son bien à autrui (Machaut, Bach, Weber, Rossini, Tchaïkovski et d'autres), mais avec un humour, un métier et une originalité n'ayant rien d'un épigone. Cette période voit naître de nouvelles grandes œuvres comme Symphonie d'instruments à vent à la mémoire de Debussy (1920), l' Octuor (1922-23), la Symphonie de psaumes (1930), la Symphonie en trois mouvements (1945), Orphée (1947) ou la Messe (1948), mais aussi l'opéra bouffe Mavra (1922), l'opéra-oratorio Œdipus Rex (1928), les ballets Apollon Musagète (1928) et Jeu de cartes (1936), le mélodrame Perséphone (1934), le concerto Dumbarton Oaks (1938) et la Symphonie en " ut " (1940).

 

 

Le Stravinsky de la derniére période créatrice

Vers 1950, face à l'impact grandissant des trois Viennois (Schönberg, Berg, Webern) et de Varèse, Stravinski peut apparaître comme le porte-parole de la " réaction " musicale. Il effectue alors sa volte-face apparemment la plus spectaculaire en adoptant un sérialisme très personnel, plus dans la lignée de Webern que de Schönberg. En témoignent le Septuor (1953), les Trois Chants de Shakespeare (1953), In Memoriam Dylan Thomas (1954) puis, surtout, le Canticum sacrum (1956) et le ballet Agon (1957). Son style se fait dépouillé, d'une grandeur austère, et l'inspiration religieuse occupe une place importante, avec Threni (1958), œuvre maîtresse, Abraham et Isaac (1963) ou encore Requiem Canticles (1966). Citons encore Mouvements pour piano et orchestre (1959) et Variations (Aldous Huxley in Memoriam) pour orchestre (1963). Pour Stravinski, la musique est destinée à " instituer un ordre dans les choses, y compris et surtout un ordre entre l'homme et le temps [...] La construction faite, l'ordre atteint, tout est dit ". Il a laissé comme écrits Chroniques de ma vie (1935) et Poétique musicale (1942), et exposé ses idées dans ses nombreux entretiens (réunis en volumes) avec son disciple Robert Craft.

 

Départ 16 h Place de la Liberté Toulon.
Retour vers 2 h du matin.