Concert Nouveaux Mondes Korngold et Dvorak

Rentrée symphonique à l’Opéra de Toulon

Samedi 10 septembre la rentrée musicale aura lieu  à Toulon avec un nouveau directeur Jérôme Brunetière  et un  concert symphonique intitulé « Nouveaux Mondes » consacré à deux grandes œuvres du répertoire, Le Concerto pour violon de Korngold et la Symphonie du Nouveau de Dvorak. Deux partitions majeures  de compositeurs européens à la découverte des Etats Unis !

Le concerto pour Violon de Erich Wolfgang Korngold (1945)

Commencé en 1937 et terminé en 1945 alors que Korngold est en exil loin de son Autriche natale, c’est une partition dense et lyrique digne de l’auteur de la Ville Morte un des  opéras les plus représentatifs du style post romantique de ce jeune prodige qui s’est réfugié de l’autre coté de l’atlantique ou il continua sa carrière surtout comme compositeur de musiques de film (Ivanhoé notamment). Certains thèmes du concerto sont d’ailleurs empruntés a  trois de ses  musiques de films.

Structurée en trois parties Allegro, Romanza et finale c’est une partition d’environ 30 minutes qui oscille entre lyrisme et virtuosité. Elle nécessite un archet impérial et une solide incrustation digitale dès le premier mouvement, une grande  musicalité et un legato sans faille dans le mouvement lent et une maîtrise rythmique dans la cadence finale. Depuis son commanditaire et créateur Jascha Heifetz, les plus grands violonistes l’ont inscrit à leur répertoire. A ma connaissance il sera donné pour la première fois à Toulon. C’est le jeune violoniste russe Serguei Dogadin  1er prix du Concours Tchaîkowsky de violon, 34 ans, qui sera l’interprète de cette œuvre brillante et passionnée (voir vidéo) accompagné par l’orchestre de l’Opéra de Toulon (permanents + musiciens intermittents) sous la baguette du chef d’orchestre norvégien  Eivind Gullberg Jensen.

La Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak (1893)

Dvorak écrit sa 9ème Symphonie alors qu’il réside aux Etats-Unis. Le Conservatoire de New York lui avait proposé le poste de directeur. Les critiques de l’époque ont voulu y voir le début d’une musique « américaine ». Mais si Dvorak s’est inspiré de différents styles présents sur le sol américain, tels les musiques indiennes et irlandaises, la Symphonie « du Nouveau Monde » reste essentiellement imprégnée de l’âme tchèque du compositeur. La structure de la Symphonie est des plus “classiques”. Composée dans la tonalité de mi mineur (comme la Quatrième Symphonie de Brahms), elle s’ouvre par une courte introduction, Adagio. Le climat nostalgique est confié au cor puis aux bois ; il est subitement interrompu par le thème principal de l’Allegro molto qui reviendra par la suite comme un leitmotiv. Son rythme de polka, de danse paysanne, et son modalisme très original lui confèrent une puissance au caractère héroïque.

L’Optimisme musical

Le final, Allegro con fuoco, tire sa substance des trois mouvements précédents. Introduit par les cuivres, il s’impose par son esprit typiquement tchèque, fait de mystère et d’un élan passionné. Le climat pastoral qui s’installe, diffuse encore quelques ombres nostalgiques, révélatrices de l’éloignement de la patrie (Dvorak ne retrouvera son pays que deux ans plus tard). La symphonie, environ 50 minutes, se conclut dans l’optimisme le plus éclatant. Eivind Gullberg Jensen aura sans doute à cœur de mettre en valeur les pupitres des cuivres de l’orchestre de Toulon. (4 cors, 2 en mi, 2 en ut, 2 trompettes en mi, 3 trombones 2 ténors et basse, 1 tuba) …

Beau moment musical en perspective !

« Nouveaux Mondes » concert symphonique  samedi 10 septembre 20h Prix entre 5 et 22 € 

contact@operadetoulon.fr

Jean François Principiano