Jeu d’ombres chez Hadès

Châteauvallon, le jeu des ombres, entre musique et théâtre

By TV83.info -Juil 8, 20220

Reprise de la belle pièce de Valère Novarina le jeu des ombres le Vendredi 15 Juillet à l’amphithéâtre de Châteauvallon 22h. Du bon théâtre contemporain à partager avec bonheur entre musique et expressionisme.

Une métaphore de la destinée humaine

Le dramaturge Valére Novarina

Le Jeu des ombres est une œuvre très dense de l’écrivain franco-suisse Valère Novarina. Quatre actes pour revisiter le mythe d’Orphée. Avec cette conviction que nous sommes tous des Orphée. Des ombres qui  passent, parlent, reviennent de l’autre espace : l’espace des dessous. Ni feu ni flammes, les enfers sont le lieu des métamorphoses. On y trouve Orphée, Eurydice, Cerbère, Charon, Hécate, Pluton. Ils croisent Sosie, Flipote, les Machines à dire beaucoup, Robert Le Vigan, Michel Baudinat, Gaston Modot, Anne Wiazemski, Louis de Funès, Christine Fersen et Daniel Znyk. Les temps s’entrecroisent jusqu’à poursuite de l’infini. Et dans ce grand dépérissement, le berger des langues, le gardien, l’amoureux de la parole, n’est plus Orphée tout seul, mais chacun d’entre nous. Selon Novarina « nous sommes tissés de temps, et cependant étrangers à lui. Respirer, être vivant, chercher les ombres pour jouer avec la lumière. Les personnages du Jeu des ombres se retournent, imitent Orphée à l’envers et trouvent leur chemin. »

Le Mythe d’Orphée

Le mythe d’Orphée revisité
Orphée était un musicien et un poète de la mythologie grecque, fils de la Muse Calliope et d’Œagre, roi de Thrace.

Il reçut d’Apollon une lyre à sept cordes. Il en ajouta deux pour porter leur nombre à neuf (en hommage aux neuf Muses). Grâce à cette lyre, il pouvait charmer les humains et même les animaux sauvages. Dès sa rencontre avec  la belle Eurydice, ils s’aimèrent tout de suite et décidèrent de se marier. Mais le jour de son mariage, Eurydice fut mordue au mollet par un serpent venimeux. Eurydice morte, Orphée ne savait plus comment vivre. Il était tellement triste qu’il décida de descendre au royaume des morts et de demander à Hadès de lui rendre sa femme.

Jouant de la lyre, il put endormir Cerbère, le chien à trois têtes qui gardait l’entrée des Enfers, et approcher le maître des lieux. Hadès lui donna la permission de ramener sa femme à une seule condition : il ne devait pas se retourner ni la regarder et ni parler à sa femme avant d’être de retour dans le monde des vivants. Mais il désobéit, et alors qu’il arrivait à la fin du sentier, il se retourna et perdit sa femme pour toujours.

Une mise en scène expressionniste de Jean Bellorini
La pièce a été créée en 2020 au T.N.P de Villeurbanne, par Jean Bellorini. (Vidéo). S’emparant de ce beau texte  le metteur en scène  en fait un spectacle total qui superpose le fantôme de la voix soliste  chère au compositeur Monteverdi (on retrouve quelques extraits  de l’Orfeo  par des musiciens sur scène) et la multitude d’âmes errantes qui traversent l’œuvre colorée du dramaturge. Dans cette version, le choc de la langue est réel, jubilatoire même. Pour Jean Bellorini, dans un monde devenu Enfer, cet Orphée est « un chômeur d’âmes » dont la parole, dans ses nuances et ses évocations est aussi riche que la musique. Cette musique plus secrète, presque hors du temps, est aussi celle qui accompagne une question sans réponse : pourquoi Orphée se retourne-t-il?

Avec François Deblock, Mathieu Delmonté, Karyll Elgrichi, Anke Engelsmann, Jacques Hadjaje, Clara Mayer, Liza Alegria Ndikita, Hélène Patarot, Marc Plas, Ulrich Verdoni

Et Anthony Caillet (euphonium), Pauline Duthoit (trompette), Aliénor Feix (chant), Clément Griffault (piano), Barbara Le Liepvre (violoncelle), Louise Ognois (trombone), Benoît Prisset (percussions), Nicolas Vazquez (trombone)

Le jeu des ombres, Théâtre musical de Valère Novarina et Jean Bellorini Châteauvallon Vendredi  15 juillet 22h dans le Grand amphithéâtre de plein air. 2h15 35€

https://theatre-liberte.notre-billetterie.fr/formulaire?dial=sommaireete

Jean François Principiano

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