Mendelssohn à la Roque d’Anthéron avec Opéravenir changement de distribution

Lars Vogt est atteint d’une grave maladie ; il se voit
donc contraint d’annuler sa présence au festival

Nous espérons qu’il sera présent pour le 43ème Festival, à la tête de
son merveilleux orchestre.

Lars Vogt a souhaité être remplacé par son amie Danae Dörken, pianiste, dont il apprécie le travail et la personnalité.
Saluons également la présence du chef d’orchestre Philipp von
Steinaecker,
qui le remplacera à la direction de l’orchestre

Felix Mendelssohn -Bartholdy 1809-1847

Né à Hambourg en 1809, Felix Mendelssohn fait partie d’une famille intellectuelle de riches banquiers juifs (en effet il était le petit-fils du célèbre philosophe Moses Mendelssohn). Pendant son enfance, en même temps que ses parents, il se convertit au protestantisme.

Mendelssohn se produisit en public dès l’âge de neuf ans et commença à composer à onze ans. Deux de ses chefs-d’œuvre sont des pages d’extrême jeunesse : l’Octuor pour cordes de 1825, et l’ouverture du Songe d’une nuit d’été de 1827. Parmi ses professeurs, il compta le pianiste et compositeur tchèque Ignaz Moscheles (1794-1870) et surtout le compositeur allemand Carl Zelter (1758-1832). C’est essentiellement grâce à l’action menée par Zelter que Mendelssohn put diriger en 1829 la Passion selon saint Matthieu, la première depuis la mort de son compositeur, Jean-Sébastien Bach.


Mendelssohn se produisit en tant que pianiste et chef d’orchestre surtout en Allemagne et en Angleterre, où il fut très apprécié par la reine Victoria et son mari le prince Albert. Il fut directeur de la musique du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV (à partir de 1841). En 1842, il participa à la fondation du célèbre conservatoire de Leipzig. Il eut de graves problèmes de santé suite au décès de sa sœur, Fanny Mendelssohn Hensel, et il mourut quelques mois après elle, à Leipzig.

De ses cinq symphonies, les plus connues sont la Symphonie italienne de 1833 et la Symphonie écossaise de 1843. Ses œuvres comptent parmi les plus abouties du XIXe siècle, avec notamment les oratorios Paulus de 1836 et Elijah de 1846, ainsi que la cantate Die erste Walpurgisnacht (« la Première Nuit de Walpurgis »), composée en 1832 et révisée en 1843. Ses sonates, préludes et fugues pour orgue constituent la contribution la plus importante au répertoire de cet instrument depuis Jean-Sébastien Bach.

Mendelssohn utilisa les formes classiques, mais fut un des premiers à évoquer en musique le monde des fées et des elfes. Wagner vit en lui un « peintre de paysages de premier ordre », et il fut un des principaux artisans, en son temps, du « retour à Bach ».

Liszt et Chopin ont été adoptés par la France. Felix Mendelssohn, lui, est le chouchou de l’Angleterre. C’est en 1829, à l’âge de 20 ans, que le compositeur allemand se rend pour la première fois outre-Manche. Sa personnalité courtoise comme sa musique élégante y sont aussitôt très appréciées. Son Ouverture du Songe d’une nuit d’été, composée en 1826 d’après la pièce de William Shakespeare, y est notamment très applaudie.
D’années en années, de séjours en séjours, Felix Mendelssohn se hisse au rang des compositeurs les plus populaires du Royaume-Uni.

Wagner, ou la critique antisémite
Mendelssohn n’ignore pas l’antisémitisme dont il peut faire l’objet. Enfant, son père l’a d’ailleurs converti au protestantisme pour éviter que sa carrière ne souffre d’une quelconque forme de discrimination. Mais il n’imagine certainement pas la violente campagne antisémite dont il fera l’objet quelques années après sa mort.
En 1850, le compositeur Richard Wagner publie Le Judaïsme dans la musique, un article dans lequel il s’en prend aux musiciens juifs, notamment Mendelssohn. « Le Juif […] devra se contenter d’imiter, de répéter », écrit-il, reprochant ainsi à Felix Mendelssohn de n’avoir aucune « faculté créatrice » et « de calquer toutes les particularités essentiellement propres à ses prédécesseurs et de prendre ceux-ci comme modèles à suivre. »

Acteur du présent

Certes, Felix Mendelssohn s’est davantage employé à remettre au goût du jour les splendeurs du passé (celles de Bach et Haendel, notamment) plutôt qu’à promouvoir une musique nouvelle, tournée vers l’avenir.

Ce qui préoccupe finalement notre compositeur, c’est la diffusion de la musique, que ce soit par le biais de l’enseignement ou des concerts. A Leipzig, dans la salle qu’il dirige, toutes les œuvres sont mises à l’honneur : celles de Bach comme celles de ses contemporains. A Leipzig toujours, Mendelssohn créé un conservatoire de musique où il dirige la chaire de composition et de piano, et ce, jusqu’à sa mort.

Danae Dorken pianiste

La pianiste germano-grecque Danae Dörken appartient à la nouvelle génération de musiciens reconnus à l’international, qui impressionnent à la fois par leur technique, leur présence scénique et leur profondeur musicale. Dès l’âge de 7 ans, elle est encouragée par Yehudi Menuhin. Après avoir étudié avec Karl-Heinz Kämmerling et Lars Vogt, la jeune pianiste est rapidement sollicitée par les plus grands orchestres dont le Munich Symphony Orchestra, le Royal Northern Sinfonia et le Düsseldorf Symphony Orchestra, et donne des concerts au Wigmore Hall de Londres, au Konzerthaus de Vienne, au Gasteig de Munich et à la Philharmonie de Cologne. Elle se produit régulièrement dans de grands festivals tels que Schleswig-Holstein, Dresdner Musikfestspiele et Mecklenburg-Vorpommern. Les temps forts de sa saison 2021/22 sont marqués par des concerts à la Philharmonie de Paris, au Konzerthaus de Berlin, au Meistersingerhalle de Nuremberg et à la Philharmonie de Cologne. En musique de chambre, elle poursuit sa collaboration avec le violoncelliste Benedict Kloeckner et participe à deux enregistrements avec l’altiste Adrien La Marca et le hautboïste Philippe Tondre. Avec sa sœur Kiveli Dörken, elle fonde le Molyvos International Music Festival et réalise un podcast The sister trill, disponible sur toutes les principales plateformes de streaming.

Philipp von Steinaecker est actuellement chef principal invité de l’Orchestre symphonique de Rijeka après avoir occupé le poste de chef principal invité de l’Orchestre philharmonique slovène lors de la saison 2019/20. Violoncelliste de formation, il est encouragé à poursuivre une carrière de chef d’orchestre par Claudio Abbado puis devient le premier détenteur du poste de Melgaard Young Conductor de l’Orchestra of the Age of Enlightenment. il s’est produit depuis en tant que chef invité avec des orchestres tels que le Swedish Radio Symphony Orchestra, le New Japan Philharmonic, le Maggio Musicale Fiorentino, le Scottish Chamber Orchestra, le Residentie Hague Philharmonic, le Mahler Chamber Orchestra et le Prague Philharmonia. Il dirige également des productions acclamées par la critique comme La Flûte enchantée de Mozart au Teatro Filarmonico di Verona et La Colombe de Gounod au Chigiana de Sienne. Sa discographie comprend des enregistrements de la Symphonie n° 1 de Bruckner, Das Lied von der Erde de Mahler et un album d’airs de Mozart et Gluck avec la soprano Camilla Tilling.

Le programme Mendelssohn

La Grotte de Fingal ou Les Hébrides

Les Hébrides ou La Grotte de Fingal, opus 26, initialement intitulée L’Île solitaire, est une ouverture composée par Felix Mendelssohn au cours de l’hiver 1830-1831 à Rome.

Le thème de cette pièce symphonique, élaboré en Écosse durant l’été 1829, évoque le souvenir d’une excursion que le compositeur avait faite à l’île de Staffa, où se trouve la célèbre grotte de Fingal. L’œuvre fut remaniée à Paris en 1832 et prit alors son titre définitif.

Les idées musicales de ce morceau nous font partager la mélancolie des paysages écossais et des lieux qui inspirèrent les poèmes de McPherson, ainsi que les récits de Walter Scott.

Cependant, cette œuvre n’a rien d’une musique descriptive. Elle relève, selon Marc Vignal, d’« une vision impressionniste avant la lettre » et constitue comme « le premier grand tableau marin de la musique romantique ».

La première représentation de l’œuvre eut lieu à Londres, le 14 mai 1832, sous la direction du compositeur. Son exécution dure approximativement 10 minutes.

Le Concerto pour piano N° 2 1837

Le Concerto pour piano no 2 en ré mineur op. 40 (MWV O 11) a été composé par Felix Mendelssohn et créé au festival triennal de musique de Birmingham en 1837. Sa durée d’exécution est d’environ vingt-trois minutes.

La composition de cette œuvre suit de peu le mariage de Mendelssohn, en mars 1837, avec Cécile Jeanrenaud : il s’agit d’une période très heureuse pour le compositeur, et cette partition brillante en porte la trace. Son épouse, d’ailleurs, ne se lassait pas d’entendre le finale de ce concerto

La symphonie écossaise 1842

Le jeune musicien en a eu l’idée lors d’un voyage en Grande-Bretagne où il se fit apprécier par l’entourage de la future reine Victoria. Une histoire raconte que c’est en voyant la chapelle mortuaire de Mary Stuart, envahie par les herbes et le lierre, qu’il eut l’inspiration de la symphonie. Interrompu dans sa composition par un voyage en Italie, il ne reprend la partition que douze ans plus tard, pour finalement l’achever en 1842 à Londres. La nouvelle symphonie, qui en raison de sa naissance datant de 1829, porte le numéro 3 dans la liste des symphonies de Mendelssohn, fut créée le 3 mars 1842 à Leipzig où elle remporta un franc succès. Elle fut applaudie par la reine Victoria, à qui l’œuvre a été dédiée, le 13 juin suivant.

Aujourd’hui, la Symphonie écossaise est l’une des œuvres orchestrales les plus connues de Mendelssohn.