La Roque d’Anthéron Mendelssohn en majesté avec Operavenir le samedi 23 juillet 21h

Le romantisme flamboyant de Mendelssohn 

Le concert du  23 juillet à la Roque d’Anthéron est un événement musical tant par la qualité des artistes invités que par le choix du programme.

Communiqué du Festival de piano Modification de programme

« Lars Vogt fait partie de l’histoire du Festival international de piano
de La Roque d’Anthéron. Il y a en effet donné son 1er récital en France
le samedi 3 août 1991. Il est ensuite revenu très régulièrement au
festival, en récital ou avec orchestre.
Plusieurs étés, il a dirigé le Royal Northern Sinfonia et plus récemment
l’Orchestre de chambre de Paris.
Il aime l’acoustique unique des concerts en pleine nature, sous les
majestueux platanes du Parc du Château de Florans, et une très grande
amitié le lie à René Martin, directeur artistique du festival.

Malheureusement, Lars Vogt est atteint d’une grave maladie ; il se voit
donc contraint d’annuler sa présence au festival les vendredi 22 et
samedi 23 juillet prochain.
Nous espérons qu’il sera présent pour le 43ème Festival, à la tête de
son merveilleux orchestre.

Lars Vogt a souhaité être remplacé par son amie Danae Dörken, magnifique
pianiste, dont il apprécie le travail et la personnalité.
Saluons également la présence du chef d’orchestre Philipp von
Steinaecker, qui le remplacera à la direction de l’orchestre . »

Danae Dörken

La pianiste germano-grecque Danae Dörken appartient à la nouvelle génération de musiciens reconnus à l’international, qui impressionnent à la fois par leur technique, leur présence scénique et leur profondeur musicale. Dès l’âge de 7 ans, elle est encouragée par Yehudi Menuhin. Après avoir étudié avec Karl-Heinz Kämmerling et Lars Vogt, la jeune pianiste est rapidement sollicitée par les plus grands orchestres dont le Munich Symphony Orchestra, le Royal Northern Sinfonia et le Düsseldorf Symphony Orchestra, et donne des concerts au Wigmore Hall de Londres, au Konzerthaus de Vienne, au Gasteig de Munich et à la Philharmonie de Cologne. Elle se produit régulièrement dans de grands festivals tels que Schleswig-Holstein, Dresdner Musikfestspiele et Mecklenburg-Vorpommern. Les temps forts de sa saison 2021/22 sont marqués par des concerts à la Philharmonie de Paris, au Konzerthaus de Berlin, au Meistersingerhalle de Nuremberg et à la Philharmonie de Cologne. En musique de chambre, elle poursuit sa collaboration avec le violoncelliste Benedict Kloeckner et participe à deux enregistrements avec l’altiste Adrien La Marca et le hautboïste Philippe Tondre. Avec sa sœur Kiveli Dörken, elle fonde le Molyvos International Music Festival et réalise un podcast The sister trill, disponible sur toutes les principales plateformes de streaming.

Philipp von Steinaecker

Philipp von Steinaecker est actuellement chef principal invité de l’Orchestre symphonique de Rijeka après avoir occupé le poste de chef principal invité de l’Orchestre philharmonique slovène lors de la saison 2019/20. Violoncelliste de formation, il est encouragé à poursuivre une carrière de chef d’orchestre par Claudio Abbado puis devient le premier détenteur du poste de Melgaard Young Conductor de l’Orchestra of the Age of Enlightenment. il s’est produit depuis en tant que chef invité avec des orchestres tels que le Swedish Radio Symphony Orchestra, le New Japan Philharmonic, le Maggio Musicale Fiorentino, le Scottish Chamber Orchestra, le Residentie Hague Philharmonic, le Mahler Chamber Orchestra et le Prague Philharmonia. Il dirige également des productions acclamées par la critique comme La Flûte enchantée de Mozart au Teatro Filarmonico di Verona et La Colombe de Gounod au Chigiana de Sienne. Sa discographie comprend des enregistrements de la Symphonie n° 1 de Bruckner, Das Lied von der Erde de Mahler et un album d’airs de Mozart et Gluck avec la soprano Camilla Tilling.

Felix Mendelssohn-Bartholdy Hambourg 1809-Leipsig 1847

Né à Hambourg en 1809, Felix Mendelssohn fait partie d’une famille intellectuelle de riches banquiers juifs (en effet il était le petit-fils du célèbre philosophe Moses Mendelssohn). Pendant son enfance, en même temps que ses parents, il se convertit au protestantisme.

Mendelssohn se produisit en public dès l’âge de neuf ans et commença à composer à onze ans. Deux de ses chefs-d’œuvre sont des pages d’extrême jeunesse : l’Octuor pour cordes de 1825, et l’ouverture du Songe d’une nuit d’été de 1827. Parmi ses professeurs, il compta le pianiste et compositeur tchèque Ignaz Moscheles (1794-1870) et surtout le compositeur allemand Carl Zelter (1758-1832). C’est essentiellement grâce à l’action menée par Zelter que Mendelssohn put diriger en 1829 la Passion selon saint Matthieu, la première depuis la mort de son compositeur, Jean-Sébastien Bach.


Mendelssohn se produisit en tant que pianiste et chef d’orchestre surtout en Allemagne et en Angleterre, où il fut très apprécié par la reine Victoria et son mari le prince Albert. Il fut directeur de la musique du roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV (à partir de 1841). En 1842, il participa à la fondation du célèbre conservatoire de Leipzig. Il eut de graves problèmes de santé suite au décès de sa sœur, Fanny Mendelssohn Hensel, et il mourut quelques mois après elle, à Leipzig.

De ses cinq symphonies, les plus connues sont la Symphonie italienne de 1833 et la Symphonie écossaise de 1843. Ses œuvres comptent parmi les plus abouties du XIXe siècle, avec notamment les oratorios Paulus de 1836 et Elijah de 1846, ainsi que la cantate Die erste Walpurgisnacht (« la Première Nuit de Walpurgis »), composée en 1832 et révisée en 1843. Ses sonates, préludes et fugues pour orgue constituent la contribution la plus importante au répertoire de cet instrument depuis Jean-Sébastien Bach.

Mendelssohn utilisa les formes classiques, mais fut un des premiers à évoquer en musique le monde des fées et des elfes. Wagner vit en lui un « peintre de paysages de premier ordre », et il fut un des principaux artisans, en son temps, du « retour à Bach ».

Analyse du Programme Mendelssohn

La Grotte de Fingal

Les Hébrides ou la Grotte de Fingal, opus 26 (initialement intitulée L’Île solitaire) fut composée par Felix Mendelssohn au cours de l’hiver 1830-1831. Le thème de cette pièce symphonique, évoque le souvenir d’une excursion que le compositeur avait faite à l’île de Staffa, où se trouve la célèbre grotte de Fingal. L’œuvre fut remaniée à Paris en 1832 et prit alors son titre définitif.

Les idées musicales de ce morceau nous font partager la mélancolie des paysages écossais et des lieux qui inspirèrent les poèmes de Macpherson, ainsi que les récits de Walter Scott.

Cependant, cette œuvre n’a rien d’une musique descriptive. Selon les musicologues elle relève d’une vision impressionniste avant la lettre et constitue comme « le premier grand tableau marin de la musique romantique ». Debussy adorait cette partition qu’il considérait comme une de celles qui l’avaient le plus marqué dans sa jeunesse. Durée 12 minutes

Le concerto pour piano N° 2

L’orchestre de chambre de Paris

Le Concerto pour piano N° 2 en ré mineur op. 40  est une des plus belles  pages concertantes et des plus fraiches de tout le répertoire romantique. Elle a été composée par Felix Mendelssohn et créée par lui  au festival de musique de Birmingham en 1837. Sa durée d’exécution est d’environ vingt-trois minutes. La composition suit de peu le mariage de Mendelssohn, en mars 1837, avec Cécile Jeanrenaud : il s’agit d’une période très heureuse pour le compositeur, et cette partition brillante en porte la trace. Son épouse, d’ailleurs, ne se lassait pas d’entendre le final presto scherzando, rapide comme en plaisantant, de ce concerto pétillant  qui, disait-elle lui portait bonheur. La partition est très difficile  d’exécution et demande un virtuose rompu à toutes les nuances du digitalisme le plus spectaculaire.

La Symphonie écossaise

En deuxième partie on écoutera la  somptueuse Symphonie Ecossaise. Là encore c’est une œuvre que l’on entend rarement  à cause de sa difficulté d’exécution. La composition commence dès 1829, lors du voyage du jeune compositeur en Écosse, et peu de temps avant que Berlioz ne donne sa Fantastique. Elle se déploie dans une orchestration rutilante  en quatre grands mouvements : Allegro agitato /Vivace non troppo / Adagio / Allegro guerriero, mais avec mise en valeur du Scherzo (le Vivace) en deuxième position. L’œuvre s’ouvre par une introduction lente (Andante con moto) et se referme sur une conclusion des plus grandioses, franchement spectaculaire (Allegro maestoso) ; ce qui porte le nombre de ses mouvements, aux caractères nettement différenciés, à six. Mais plus significatif encore, Mendelssohn demande au chef d’orchestre d’enchaîner les mouvements sans arrêt, comme si la symphonie était en un seul mouvement. Preuve encore de la visée unificatrice qui la détermine. Il sera donc recommandé  de n’applaudir qu’à la fin. Durée 45 minutes

Le sens de l’œuvre

Le thème fut inspiré à Mendelssohn par la visite du palais en ruine de Marie-Stuart : « Dans le sombre crépuscule, nous nous sommes rendus au palais où la reine Marie a vécu et aimé. C’est devant l’autel écroulé que Marie fut couronnée reine d’Écosse. Là tout n’est que ruine et pourriture, et au-dessus plane le ciel serein. Je crois avoir trouvé aujourd’hui le début de ma symphonie écossaise ». La Symphonie dédiée à la Reine Victoria fut créée en 1842 à Londres. Elle décrit la fugacité de la vie, la force du destin des grands comme des petits et l’irremplaçabilité du bonheur passé.

Jean François Principiano

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